Chercheurs, dirigeants, DRH, bienvenue au débat

Ce blog coopératif ouvre un dialogue sur l'apport des chercheurs et anciens chercheurs, en tant que dirigeants, à l'économie du XXIe siècle.
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mercredi 18 juin 2014

Relations entreprises - académiques : slow, tango ou rock'n roll ?


Nous exploitons ici notre “moisson” de situations et stratégies de décloisonnement (cf billet Décloisonner pour créer de la valeur : vue d'ensemble), en regardant spécifiquement les lignes “Organisation” (entreprise, structure publique, association…), et l’une des 5 logiques d’action, la mise en relation duelle entre organisation et recherche académique.

Certaines initiatives relèvent de l’organisation (productrice de biens ou de services), d’autres viendront du côté académique, notamment les laboratoires universitaires. Les structures de recherche privées peuvent se trouver dans l'un ou l'autre rôle selon les contextes.

Enfin, un point de vigilance est relevé pour éviter à l’organisation d’être entraînée sur une piste scientifique stérile ou contre-productive.

3 familles d’initiatives prises par l’organisation / entreprise

 

1. Intégrer les ressources universitaires dans la stratégie de développement de l'entreprise


C'est un levier indispensable à toute grande entreprise, également à la portée des PME orientées innovation.

Comment ? En participant à des réseaux incluant les universités et grandes écoles : Pôles de compétitivité, fondations scientifiques. La Fondation Rennes 1, par exemple, permet à des PME de rencontrer les chercheurs dans leurs laboratoires et aide ces derniers à présenter leurs travaux sous une forme compréhensible et utile aux entreprises.

2. Solliciter les universitaires lors des changements d'orientation R&D de l'entreprise


Cette orientation va un pas plus loin que la précédente, puisqu’elle associe l’université à la conception de la stratégie.
Ceci est bien entendu plus facile si les liens de confiance sont établis depuis longtemps ; un “conseil scientifique” formel est utile, mais non indispensable. Même les doctorants internes, s'il y en a, peuvent constituer une ressource utile.
Dans un ministère, cela a conduit à associer des chercheurs aux réflexions prospectives ou stratégiques.

3. Se soucier de reconnaître l'apport des universitaires en cas de succès R&D

Il ne s’agit pas (seulement) de communication d'affichage promotionnel, mais bien de valoriser toutes les parties prenantes ; ceci peut motiver les chercheurs à contribuer de nouveau à une aventure commune avec l’organisation.

Du côté des initiatives académiques

Bien entendu, programmer des contrats de recherches avec des entreprises industrielles fait maintenant partie du quotidien de la plupart des laboratoires.

L’établissement de relations “amont” permet de mieux identifier les partenariats possibles ; certains laboratoires ont même créer un “chargé de valorisation” interne en complément des relais académiques plus institutionnels.

Autres pratiques exemplaires :
  • Proposer le "Parrainage” d'une promotion (de la licence au master) par une entreprise / un dirigeant (50 diplômes de Rennes 1 ont ainsi un “Parrain” entrepreneur), engageant un dialogue utile aux deux parties au moins pendant une année.
  • Organiser des visites d'entreprises et échanges lors de la 1e année de thèse

Ce n’est pas sans risque


Dans ces logiques d’acteurs, un point de vigilance est apparu, pour éviter à l’organisation d’être prise dans des jeux scientifico-institutionnels qui la dépassent et pourraient au mieux lui faire perdre du temps, au pire la conduire dans des impasses :
Savoir identifier les stratégies de concurrence entre laboratoires, si possible rester neutre sur les questions scientifiques. Poser des questions naïves et croiser ses sources tant que la confiance ne s’est pas construite sur une expérience de coopération concrète avec des échos positifs de la communauté scientifique elle-même.


Des pratiques, une culture

En conclusion, nous pourrions qualifier ce levier de décloisonnement comme une composante de ce que J. Katzenbach (Booz & Co) décrit comme une culture d’entreprise, à savoir ses structures de comportements, sentiments, pensées et croyances (“its self-sustaining patterns of behaving, feeling, thinking, and believing”).

Ce n’est donc pas tant le rythme (slow, tango ou Rock’n roll) qui compte, mais la capacité des partenaires à s’accorder pour que la danse soit harmonieuse… et gagne le concours.

Avez-vous des témoignages d’autres pratiques de ce type ? Des suggestions sur les précautions à prendre ? Vos commentaires sont bienvenus.

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